Alice et le Maire

Alice et le Maire

France, N. Pariser, 2019
Note : 3.5 / 5 – Bien

Nicolas Pariser a du talent ! En effet, il parvient à captiver le spectateur pendant toute la durée de son long-métrage avec une simple réflexion sur le sens de l’engagement politique, sur les idées et sur le rôle de la réflexion philosophique dans le monde actuel. Parce qu’en effet, faire un film dénué de tout cynisme, de toute dénonciation simpliste de la politique en général, est chose rare. Il s’appuie évidemment sur le talent de Fabrice Luchini qui prouve une nouvelle fois tout son aptitude à se glisser dans la peau de n’importe quel personnage qu’on lui propose. Celui-ci est parfaitement convaincant dans le rôle du maire d’une grande ville française, en l’occurrence Lyon, qui fait face à une lassitude et à un certain désenchantement dans son action politique. Le cadre lyonnais du film, changeant de l’habituel microcosme parisien, suscite d’ailleurs un surplus de curiosité et rend le long-métrage un peu plus attrayant. Anaïs Demoustier lui offre une très bonne réplique, se glissant admirablement dans le rôle de cette jeune penseuse dénuée de tout cynisme, ni carriériste ni arriviste. Le long-métrage, via ses deux personnages principaux, offre également une réflexion sur ce qu’il reste des idées de gauche en France et si celles-ci sont toujours compatibles avec l’action politique d’aujourd’hui. Nicolas Pariser parvient à ne jamais faire baisser le rythme de son film, grâce à une très belle qualité de dialogues. On passe donc un moment agréable avec ces deux âmes perdues de la politique et des idées.

R.M.