Une Intime Conviction

Une Intime Conviction

Fr/Bel, A. Raimbault, 2019
Note : 3.5 / 5 – Bien

Le film d’Antoine Raimbault ne nous emmène pas du tout dans la direction où on pouvait l’attendre. Sa classification en film judiciaire aurait pourtant du nous mettre la puce à l’oreille. En effet, il ne s’agit pas d’un thriller ordinaire, de ces enquêtes de police banales maintes fois portées à l’écran. Il s’avère être un hommage vibrant aux valeurs de la justice et du droit, portées par un avocat qui exerce son métier comme un sacerdoce. Encore fallait t-il avoir des interprètes à la hauteur d’un scénario remarquablement bien écrit. Et le réalisateur les a. Avec Marina Foïs et Olivier Gourmet, il est parvenu à convaincre des acteurs de grand talent de travailler avec lui. Marina Foïs est parfaite : on la retrouve avec cette implication totale qu’elle met toujours dans ses rôles. De son interprétation transpire l’intime conviction du film. L’actrice s’efface entièrement derrière la fascination de cette femme pour une affaire qui la dépasse. Elle nous embarque dans ses certitudes qui donnent au long-métrage, pendant longtemps, un faux-air de thriller. Olivier Gourmet offre une prestation étonnante du célèbre avocat Éric Dupond-Moretti. Peu convaincant au début sous des airs distants, il rentre crescendo dans le rôle, pour mieux nous retourner au final, dans une séquence en huis-clos où il est époustouflant. Le duo Foïs-Gourmet fonctionne parfaitement et ils offrent ensemble de très beaux moments de cinéma. Antoine Raimbault parvient à nous tenir en haleine pendant près de deux heures avec ce premier film bien maîtrisé qui en appelle d’autres.

R.M.