Un Peuple et son Roi

Un Peuple et son Roi

France, P. Schoeller, 2018
Note : 3.5 / 5 – Bien

Pierre Schoeller s’est astreint à un exercice courageux. Car réaliser un film en costume sur une thématique aussi complexe que la révolution française, est d’une audace qu’il faut savoir saluer. Malheureusement ce genre de film d’époque coûte très cher, et cela a donc obligé le réalisateur à multiplier les plans serrés et à limiter le nombre de décors extérieurs. Il a souhaité suivre le quotidien d’une famille parisienne emportée par les évènements révolutionnaires entre 1789 (la prise de la Bastille) et 1793 (la mort du roi). Et il a intégré au milieu de cette histoire familiale d’impressionnantes reconstitutions : ces fameuses sessions parlementaires historiques qui ont amené à prendre des décisions d’une importance fondamentale. Les deux récits s’imbriquent assez bien pendant les deux heures du film, même si quelques personnages sont de trop, notamment celui interprété par Gaspard Ulliel. Les acteurs livrent des prestations inégales, les plus convaincants étant Adèle Haenel, Laurent Lafitte et surtout Denis Lavant qui interprète un Marat épatant d’éloquence. Les quelques défauts cités ci-dessus ne sont pas suffisants pour occulter la formidable leçon d’histoire offert par le long-métrage sur cette période historique passionnante. On parvient à appréhender l’importance de ces moments uniques, et leur impact sur la population parisienne de l’époque. Reste qu’il manque tout de même au film ce souffle épique qui aurait pu en faire une fresque historique cinématographique d’une toute autre ampleur.

R.M.