The Square

The Square

Sue, R. Östlund, 2017CANNES_H80
Note : 2.5 / 5 – Moyen

Où voir un singe se maquiller, une enfant explosée (au sens premier), un homme faire les poubelles et bien d’autres incongruités du même genre ? Dans la dernière palme d’or du festival de Cannes bien sûr ! Et s’il y a bien une chose à dire à propos de The Square, c’est qu’il s’agit d’un film qui ne laisse absolument pas indifférent. Vous me direz, c’est déjà un mérite que l’on peut trouver au long-métrage : savoir se rendre inoubliable. Souvent horripilant, plus rarement captivant, souffrant de terribles longueurs, le film de Robin Östlund ne peut donc pas laisser de marbre. Découpé en saynètes qui s’étirent parfois excessivement en longueur, il y a dans chacune d’elles une tentative de faire passer son petit message pernicieux sur la médiocrité de l’homme contemporain. Soit ! Mais le trait est parfois si grossier et la mise en scène si éprouvante que cela en devient très vite assez exaspérant pour le spectateur. En effet, le film n’est pas très agréable à regarder sur le plan visuel, le cadre étant trop souvent resserré sur les personnages. Et l’habillage sonore n’est jamais très agréable. Il y a pourtant cette séquence remarquable qui a beaucoup fait parler d’elle, celle qui fait l’affiche, à savoir cette performance incroyable d’homme-singe qui va bien au-delà de l’attendu et qui scotche le spectateur à son siège. The Square peut éventuellement être vu comme une satire de l’art contemporain mais force est de constater qu’il rentre plus dans cette case qu’il ne s’y oppose. Il atteint peut-être son objectif en taquinant le spectateur mais, forçant trop le trait, il échoue à être appréciable.

R.M.