The Birth of a Nation

The Birth of a Nation

USA, N. Parker, 2017
Note : 3.5 / 5 – Bien

Nate Parker est devant et derrière la caméra pour ce biopic narrant la vie de Nathaniel Turner, cet esclave prédicateur religieux très écouté qui, en 1831, organise une des premières révoltes dans l’état esclavagiste de Virginie. Dans la lignée des Django Unchained et des Twelve Years a Slave, son film reprend les codes visuels du film d’esclavage avec ses paysages typiques, les champs de coton, les magnifiques maisons de maitre et de difficiles scènes de torture d’esclaves. C’est à croire qu’il s’agit d’un genre en vogue dans l’Amérique d’Obama en proie à des tensions raciales persistantes. D’ailleurs taxé de racisme anti-blanc, le film n’est pourtant pas plus outrancier que ses prédécesseurs. Dans les deux premiers tiers du film, on suit avec intérêt la vie de Nat Turner dans la plantation, sa relation avec son maitre et son rôle de prêcheur religieux qui prend de plus en plus d’importance. Le scénario fait une très bonne présentation du rôle ambivalent que joue la religion, avec des textes bibliques qui peuvent être doublement interprétés. Mais le récit bascule vers la rébellion de manière un peu trop subite et la séquence finale d’affrontement, dans un décor en carton-pâte, est très décevante. Les acteurs, bien qu’il n’y ait aucune star au casting, s’en tirent tous très bien : Nate Parker est bien sûr très impliqué dans le rôle-titre, mais aussi Armie Hammer dans le rôle du chef de plantation, Mark Boone Junior dans celui du révérend ou encore Aja Naomi King qui interprète l’épouse du héros. A noter que la voix française de doublage de Nate Parker a été confiée au rappeur Abd al Malik, qui possède une signature vocale très forte, qui donne une véritable épaisseur au héros.

R.M.