Passengers

Passengers

USA, M. Tyldum, 2016
Note : 4 / 5 – Très Bien

Pour clôturer l’année 2016, le réalisateur norvégien Morten Tyldum nous propose un film de science-fiction qui n’est pas dénué d’intérêts. La qualité première de son long métrage c’est son esthétisme. Il n’y a, en effet, pas une seule faute de goût, notamment dans les décors de cet incroyable vaisseau spatiale qui sert de cadre au récit. Avec 120 millions de dollars de budget les décorateurs ont fait un travail grandiose, et les effets spéciaux sont durs à discerner, hormis peut-être lors des sorties dans l’espace. La première partie du film s’intéresse à la longueur des voyages interstellaires et à la solitude qu’elle peut engendrer. Le réalisateur prend donc tout le temps nécessaire pour bien immerger le spectateur dans ce grand saut dans le temps. Il nous propose donc l’équivalent de Seul au Monde, mais ici l’île est un vaisseau spatial dans lequel tout le monde est endormis. Quand intervient un second personnage, le film prend une tournure romanesque étonnante mais plutôt crédible, qu’un improbable rebondissement va venir chambouler. Le scénario est donc vraiment épatant pendant les deux tiers du film. Malheureusement, le final s’avère moins convaincant, reprenant des ficelles classiques de films catastrophes. La fin est d’ailleurs vite expédiée, ce nous qui prouve peut-être que le réalisateur ne croyait pas trop à cette partie-là du récit. Les deux interprètes principaux (il n’y a de toute façon quasiment qu’eux) sont largement au niveau. Chris Pratt est bien plus pertinent que dans ses précédents rôles, même s’il peine toujours autant à dégager de l’émotion. Quant à Jennifer Lawrence, toujours aussi talentueuse, elle redonne du peps à l’intrigue dès son apparition à l’écran. Passengers est un film de science-fiction de bonne facture, très beau visuellement et au scénario plaisant, qui conclut donc parfaitement l’année cinéma 2016.

R.M.