Noé

Noé

Adapter un récit biblique au cinéma est une grosse prise de risque. Aronofsky lui n’a pas pris le risque de déranger. Il présente une vision qui respecte d’un côté strictement le récit biblique, tout en y intégrant une vision darwiniste moderne de l’Évolution. A ne vouloir froisser aucune sensibilité, au final il ne contente personne. Il occulte volontairement l’aspect animal, qui aurait vite été pompeux. Il s’intéresse à l’avenir du genre humain et aux tourments du personnage de Noé sur le choix de survie ou non de l’espèce humaine. La problématique choisie par le réalisateur est intéressante et renvoie à la thématique des dégâts écologiques actuels provoqués par l’Homme. Il y a malheureusement quelques longueurs au milieu du film. En effet, quelques séquences ne sont pas nécessaires, n’apportent rien au récit, et plombent donc le rythme du film. Russell Crowe est, comme toujours, très bon. Il incarne parfaitement Noé, ce personnage torturé entre son serment fait à Dieu et son amour pour sa famille. Par contre les autres acteurs ne sont pas vraiment à la hauteur, et décrédibilisent donc un peu le puissant enjeu humain de Noé. Les effets visuels sont assez remarquables dans l’ensemble. Mais le film, intéressant sur certains points, mais plein de défauts aussi, est inabouti.

R.M.