Tu ne Tueras Point

Tu ne Tueras Point

USA, M. Gibson, 2016
Note : 3.5 / 5 – Bien

Combattre sans armes, voilà un sujet inédit que traite Mel Gibson dans son dernier film à propos d’évènements survenus lors de la seconde guerre mondiale. On y retrouve Andrew Garfield, excellent dans le rôle de Desmond Doss, ce jeune soldat américain convaincu, envers et contre tout, qu’il pouvait servir son pays sans toucher à la moindre arme. Et pourtant, les combats auxquels il fait face sont ceux de la terrible bataille d’Okinawa, précédant le largage de la funeste bombe atomique. Dans la première moitié du film, qui se déroule sur le sol américain, Mel Gibson nous propose une jolie vision fantasmée du héros américain sous forme de biopic. Rien de neuf sous le soleil donc. Mais la deuxième partie du long-métrage est d’un tout autre acabit. En effet, on se retrouve plongé, de manière très brutale, dans une bataille d’une extrême violence. Et c’est d’ailleurs ce que le réalisateur réussit le mieux, à savoir ce réalisme, poussé à son paroxysme, des scènes de combat. On en est viscéralement cloué à notre siège. Mais le cinéaste nous présente une bande de soldats étonnants de courage, offrant une vision bien éloignée de celle de Spielberg dans Il Faut Sauver le Soldat Ryan, dans laquelle l’humanité, la peur et l’effroi étaient bien plus présentes. Et Mel Gibson, toujours aussi épris de religiosité, fait de la foi un symbole fort des convictions de Desmond Doss. Certains soldats sont interprétés par d’excellents seconds rôles tels que Vince Vaughn ou Sam Worthington. On retrouve également, avec plaisir, l’excellent Hugo Weaving, qui joue de manière passionnée le rôle du père du jeune soldat. Tu ne Tueras Point est donc un film de guerre qui nous raconte les choix héroïques d’un homme qui se retrouve confronté à la violence totale, qui elle, n’est pas à mettre devant tous les yeux.

R.M.