Manchester by the Sea

Manchester by the Sea

USA, K. Lonergan, 2016
Note : 4 / 5 – Très Bien

Le long-métrage de Kenneth Lonergan est un drame avec un grand D. L’atmosphère sombre et grise du nord-est américain en plein hiver installe d’emblée une ambiance sinistre et un peu pesante. Le personnage de Lee Chandler (interprété par Casey Affleck) qu’on découvre au début taiseux, plutôt irascible, se trouve, en plus, confronté à la mort de son frère. Voilà qui installe donc un drame s’annonçant bien triste et linéaire mais qui va pourtant révéler son lot de surprises et nous troubler au plus haut point. En effet, le scénario est excessivement bien écrit, et ces flash-backs par petites touches, qui ponctuent régulièrement le récit, nous expliquent l’origine de tous les non-dits et les secrets que dissimule toute cette famille. Au milieu du film se cache donc une énorme surprise qui emporte tout sur son passage. Casey Affleck propose une interprétation magnifique, quasi hypnotique. Il incarne ce personnage sombre, qui cache au fond de lui quelque chose de terrible. Peu appréciable dans un premier temps, son personnage attire l’empathie par la suite car la résilience dont il fait preuve est bouleversante. Ce rôle lui a d’ailleurs valu un Golden globe du meilleur acteur mérité. Michelle Williams est peu présente à l’écran, mais elle crève l’écran de justesse et d’intensité à chacune de ses apparitions. Les autres seconds rôles sont plus facilement oubliables, notamment le jeune Lucas Hedges, qui alterne le bon et le moins bon. L’émotion arrive par petites touches subtiles et devient poignante lorsque l’on devine l’attachement profond qui unie les deux hommes brisés. Manchester by the Sea réserve donc son lot d’émotions fortes et prend aux tripes.

R.M.