Leto

Leto

Rus/Fr, K. Serebrennikov, 2018CANNES_H80
Note : 2.5 / 5 – Moyen

Unanimement salué lors du dernier festival de Cannes, et même pressenti pour emporter le récompense suprême, le film du réalisateur russe Kirill Serebrennikov laisse pourtant, après visionnage, un sentiment bien mitigé. Certes il y a, ça et là, de véritables moments de grâce, essentiellement musicaux, avec des reprises étonnantes de classiques rock des années 80. Il y a aussi quelques plans sublimes, enjolivés par un noir et blanc qui sait se faire chatoyant. Et la mise en scène du réalisateur russe n’est pas en reste : elle nous offre à voir quelques plans-séquences fort bien troussés. Mais le long-métrage ne se laisse pas apprécier si facilement malheureusement. Il n’explique rien de son propos aux non-initiés et reste donc d’une froideur soviétique tout au long des deux heures que dure le film. Qui sont ces musiciens ? Sont-ils populaires ? Quelles sont leurs aspirations ? Le récit est pourtant sensé être un biopic mais il offre bien trop peu d’éléments de compréhension aux spectateurs. Et puis le triangle amoureux, incarné par trois acteurs très inégaux, est lui aussi bien peu lisible. La jeune actrice Irina Starshenbaum se débat pour donner un peu de relief à la prestation de ses deux partenaires de jeux. Mais il n’y a rien à faire, ces derniers sont d’une froideur et d’une tristesse infinie. Surtout d’ailleurs l’interprète du chanteur Viktor Tsoï, qui a en plus le malheur de nous offrir des prestations vocales inécoutables. Quelques seconds rôles proposent heureusement des compositions plus abouties. Mais cela reste bien insuffisant pour ce film qui aura réussi à gâcher ses belles promesses.

R.M.