Les Nouveaux Sauvages

Les Nouveaux Sauvages

Arg/Es, D. Szifron, 2015CANNES_H80
Note : 4 / 5 – Très Bien

Ce n’est pas un film, mais bien six films que propose le réalisateur argentin Damian Szifron avec Les Nouveaux Sauvages. Ce film à sketches, présenté à Cannes, peut être décrypté dans son ensemble ou de manière séparé pour chaque petit bout de film. Pour reprendre le titre original du film (Relatos Salvajes), ces six petites histoires sont dites « sauvages ». En effet, les protagonistes des différentes séquences basculent dans la sauvagerie suite à un évènement inattendu, parfois totalement banal. Il y a du bon et du moins bon dans chacune, mais on retrouve à chaque fois un humour noir jouissif, souvent borderline, et des thématiques intéressantes. Les deux premiers films sont assez bons, sans plus, et préparent le spectateur pour la suite. C’est à partir du troisième que la sauvagerie devient vraiment dingue. On découvre alors comment un simple conflit entre automobilistes dégénère en un duel effarant de froideur, où la fierté et la vengeance sont les valeurs qui s’imposent. Le réalisateur pousse alors le curseur au maximum, et propose donc quatre derniers petits films brillants, mêlant avec un équilibre fragile, folie, drôlerie et violence. Damian Szifron présente, au-delà de l’aspect assez tarantinesque de son film, une vision originale de nos sociétés capitalistes déshumanisées, névrosées par la vanité, la corruption et une bureaucratie absurde. Le tout est mis en scène avec brio, toujours bien interprété, et se conclut dans une séquence de mariage totalement démentielle.

R.M.