Edmond

Les Invisibles

France, L-J. Petit, 2019
Note : 2.5 / 5 – Moyen

Après le séduisant Discount sorti en 2015, Louis Julien-Petit revient au registre de la comédie dramatique avec un film qui, une fois encore, offre le portrait de belles âmes solidaires. Sauf que cela fonctionne moins bien cette fois-ci. Les actrices non professionnelles sont attachantes mais ont du mal à nous convaincre sur l’intégralité du long-métrage. Le réalisateur aurait du s’attacher peut-être un peu plus à son beau quatuor d’actrices. Elles semblaient avoir toutes des choses à exprimer dans le film, mais aucune ne voit vraiment son personnage suffisamment étoffé dans le scénario pour que la mayonnaise prenne. Audrey Lamy est facilement la plus convaincante, puisque la plus présente à l’image, mais comme pour ses autres partenaires de jeux, on passe à côté d’un beau portrait de femme. Le réalisateur s’attarde même étonnamment plutôt sur son frère, alors que c’est elle qu’on aurait voulu connaitre. Et comme on survole un peu les histoires de chacune des héroïnes, le long-métrage prend une tournure très documentaire, qui offre à voir la transformation d’un centre d’accueil de jour pour femmes en une communauté d’entraide en recherche d’emploi. Les quelques touches d’humour, à l’effet bien sapé par la bande-annonce, ne suffisent pas à tirer le film de sa douce léthargie. Le scénario manque d’un fil rouge qui aurait au moins permis d’apporter un peu de suspens à l’ensemble, mais malheureusement le long-métrage tourne en rond et ronronne jusqu’à un final convenu. C’est une déception d’autant que Louis-Julien Petit avait vraiment matière à réussir un beau film choral humaniste.

R.M.