Les Heures Sombres

Les Heures Sombres

GB, J. Wright, 2018
Note : 4 / 5 – Très Bien

Joe Wright nous propose un film épatant qui est loin d’être un biopic sur Winston Churchill, idée illusoire tant la vie de ce grand homme d’état fut riche. Il a réussi, avec son scénariste Anthony Mc Carten, à fabriquer un récit passionnant centré autour d’une période de quelques jours en mai 1940 et autour de trois grands discours de cet animal politique de l’histoire britannique. En fil rouge des deux heures de film, il nous raconte un homme qui avait une inestimable maîtrise des mots, le sens de la rhétorique et qui avait conscience de son impact sur les foules. Joe Wright a donc trouvé l’angle parfait pour nous offrir une belle leçon d’histoire : Churchill ne voulait pas faire de concession au totalitarisme, et c’est en mobilisant la langue anglaise qu’il est devenu le guide des peuples libres. Derrière ce Churchill facétieux, excessif et truculent, se cache donc l’acteur britannique Gary Oldman. Et cela parait incroyable tellement on ne le reconnait pas derrière la figure du Vieux Lion britannique. Et qu’est-ce qu’il est bon ! Ses prestations passées ont toujours plaidées pour lui et Il n’y avait donc aucun doute pour que Gary Oldman puisse avoir le talent nécessaire pour réaliser une telle performance. Les seconds rôles sont tous plutôt convaincants mais peinent à exister derrière l’omniprésent Churchill. A signaler quand même dans ce beau casting, Kristin Scott Thomas, dans le rôle de sa femme juste conseillère, et Ben Mendelsohn, dans celui épatant du courageux roi Georges VI. Après Imitation game il y a trois ans, le cinéma britannique nous offre encore une fois un très bon film historique, qui prouve qu’il sait mettre en avant les grandes figures de son Histoire.

R.M.