Le Grand Jeu
USA, A. Sorkin, 2018
Note : 2.5 / 5 – Moyen
Aaron Sorkin est depuis quelque temps un scénariste de référence que le tout Hollywood s’arrache et qui a à son actif des références comme The Social Network ou Le Stratège. Il a pourtant décidé de passer à la réalisation, et pour son premier film derrière la caméra, a choisi d’adapter l’autobiographie de Molly Bloom, cette jeune femme qui a brassée des millions de dollars dans des parties de poker clandestines. Avec la talentueuse Jessica Chastain dans le rôle-titre, cela s’annonçait donc prometteur. Mais on ne s’improvise pas metteur en scène de talent aussi facilement. Son film n’arrive jamais à trouver son rythme de croisière et ne parvient surtout pas à susciter un peu d’empathie pour son héroïne ni même un poil d’intérêt pour cette histoire, et la manière dont il conduit son récit n’arrive jamais à nous faire susciter un tant soit peu d’enthousiasme. Les personnages secondaires qui sont censés interpréter des personnalités importantes s’avèrent bien fades. L’intrigue familiale n’apporte pas grand-chose au récit, et on a du mal à faire le lien entre la relation père-fille à toute cette histoire de tournois de poker. Quant au procès en fil rouge, il aurait pu être un élément important, si seulement sa finalité avait eu un quelconque intérêt. La durée excessive du film (il y a bien 20 minutes de trop) nuit en plus à la fluidité du récit. Pour couronner le tout, la mise en scène est sans relief, à des années lumières de la maestria d’un Scorcese dans le Loup de Wall Street, film à la thématique assez proche. Heureusement il y a Jessica Chastain, qui est de tous les plans, irréprochable comme toujours, même si elle était encore plus convaincante l’année dernière dans Miss Sloane.
R.M.
