La Famille Bélier

La Famille Bélier

France, É. Lartigau, 2014
Note : 2.5 / 5 – Moyen

En cette fin d’année, on tient la comédie dramatique hyper calibrée pour plaire au plus grand nombre : la famille Bélier est gentille, provinciale, travailleuse, mais voilà, elle est sourde. Sauf que, l’adolescente de la maison, elle, ne l’est pas. Et en plus, on découvre qu’elle a un joli petit brin de voix. Et voilà, il faudra bien quitter la Mayenne et abandonner papa-maman pour s’en aller voler de ses propres ailes. C’est donc la jeune Louane Emera, transfuge de The Voice, actrice débutante donc, qui incarne l’adolescente-chanteuse. Avec sa simplicité et sa candeur, elle se débrouille parfois pas mal, mais ça reste encore une bien piètre actrice. Du côté des seconds rôles, c’est vraiment très moyen également, sauf le formidable Éric Elmosnino. Dans son rôle de prof de musique, il est parfait, à la fois drôle, caustique et intransigeant. Dans le rôle de la mère, Karin Viard est toujours aussi barrée. Dans le rôle du père, François Damiens est un peu moins crédible, et a du mal à convaincre. Les intrigues secondaires sont assez mal écrites, que ce soit l’histoire d’amour pré-pubère, ou l’improbable élection municipale qui aurait pu être intéressante mais qui est étonnamment abandonnée en cours de film. L’intrigue principale, elle, aurait pu être plus creusée, mais elle reste malheureusement trop simpliste, tellement prévisible. Le répertoire de Michel Sardou est omniprésent, après tout pourquoi pas, mais cela vire bien souvent à la caricature. Puis, le final tire-larme tant attendu finit enfin par arriver, et forcément ça fonctionne plutôt bien. Mais on a tellement brassé d’air dans le vide avant, qu’il est difficile d’être totalement transporté. On reste donc très loin de la sensibilité et du savoir-faire du duo Toledano-Nakache.

R.M.