Jupiter Ascending

Jupiter Ascending

USA, A. & L. Wachowski, 2015
Note : 4.5 / 5 – Excellent

Jupiter Jones ne le sait pas mais elle est l’héritière génétique de la famille Abrasax. Deux frères et une sœur de cette dynastie règnent déjà sur un grand nombre de planètes. Exploitant la biomasse humaine, ceux-ci vivent des milliers d’années en se régénérant régulièrement. Chacun envoie une équipe sur Terre pour s’accaparer la jolie héritière et la convaincre de délaisser son héritage qui, de droit, la rend propriétaire de la Terre et de ses habitants. Sur ce pitch, les Wachowski bâtissent un space opera grandiose, visuellement magnifique et extrêmement ambitieux. Leur scénario est à la fois accessible (au contraire de leur précédent film, Cloud Atlas), relativement riche et foisonnant d’idées. Ils reviennent, comme dans Matrix, sur le thème de l’homme-ressource, où le profit économique prend le pas sur les valeurs familiales et humaines. C’est un film de science-fiction comme on en voit plus. En effet, il faut être courageux aujourd’hui pour produire un film où tout une mythologie est créée de toute pièce (la dynastie des Abrasax, des aliens en tout genre, des planètes variées). On retrouve donc là pas mal d’analogies avec la saga Star Wars. Comme attendu avec les Wachowski, les effets visuels sont grandioses. Le soin apporté aux décors, aux costumes et à plein de petits détails, est vraiment remarquable, et montre une réelle ambition artistique. Ils filment les scènes d’action comme personne, notamment lors de la longue séquence de combat dans Chicago, un délice visuel. L’héroïne est interprétée par Mila Kunis, convaincante et malicieuse, ne se prenant pas trop au sérieux. Par contre, confier des rôles aussi importants à Channing Tatum et Sean Bean, est incompréhensible, ces deux acteurs étant juste médiocres dans le film. Mais un acteur est au-dessus du lot : Eddie Redmayne. Le britannique propose une interprétation extraordinaire avec un look diaphane et une voix caverneuse glaçante. Jupiter Ascending est donc un très grand spectacle, qui aurait mérité d’être plus long pour gagner encore en ampleur.

R.M.