Frantz

Frantz

France/All, F. Ozon, 2016
Note : 3.5 / 5 – Bien

François Ozon continue, avec Frantz, de se constituer une filmographie des plus originales. Et il arrive à nous surprendre, une nouvelle fois, avec ce nouveau long-métrage étonnant. Parce qu’au premier abord, un film en noir et blanc, en partie en allemand et se déroulant après la première guerre mondiale, ça n’a rien de très enthousiasmant. Mais le film est signé Ozon et il a prouvé par le passé qu’il pouvait nous raconter toutes sortes d’histoires dans lesquelles on plongeait avec curiosité. Pierre Niney, qui interprète ce soldat français intrigant, joue juste, comme toujours. Il s’exprime dans un allemand qui parait très naturel. Paula Beer, qui lui donne la réplique, est la révélation du film. Cette jeune actrice allemande de 21 ans, à l’accent français charmant, livre une prestation tout en nuances et en subtilité. Le fait que le film soit en noir et blanc n’est pas vraiment gênant, et quelques scènes apparaissant parfois en couleur nous surprennent agréablement. Mais en réalité, l’artifice du noir et blanc a surtout servi à réduire le cout des décors : c’est malin et réellement efficace. L’intrigue se met très rapidement en place et la rencontre entre les deux principaux protagonistes a lieu très vite. Le réalisateur maitrise ensuite parfaitement le rythme de son récit, et on suit avec plaisir cette relation particulière qui s’installe entre ces deux âmes perdues. Même si on devine assez vite une partie de ce qui se cache derrière le secret du soldat, on est charmé par cette histoire, et surpris par le dénouement final.

R.M.