Edmond

Edmond

France, A. Michalik, 2019
Note : 4 / 5 – Très Bien

Edmond aurait pu être un de ces films adaptés de pièces de théâtre à succès, et qui sans grandes idées de cinéma, nous divertissent rapidement avant d’être oubliés rapidement. Mais voilà qu’Alexis Michalik, pourtant derrière la caméra pour son premier long métrage, nous propose un film, en tous points, enthousiasmant. Bien sûr, il s’appuie sur les qualités de sa pièce récompensée par plusieurs Molières et, forcément, la qualité des dialogues et le rythme endiablé des répliques, s’en ressentent grandement. On ne voit pas le temps passer ! Et puis, il a eu l’audace d’offrir le premier rôle à un jeune acteur qu’on n’attendait pas là : Thomas Solivérès. En effet, le jeune comédien avait été aperçu dans des films (Spirou, Mon Poussin, Sales Gosses) qui n’avaient clairement pas rencontré le succès ces dernières années. Ce rôle d’Edmond Rostand est donc une révélation pour lui comme pour nous, car il excelle dans l’incarnation de cet auteur talentueux, plein de contradictions, et s’avère totalement crédible avec ce look de Dandy qui lui sied si bien. Il est fort bien aidé par une pléiade de très bons seconds rôles, qu’on ne citera pas tous, mais qui vont des révélations Tom Leeb et Lucie Boujenah, aux valeurs sûres Olivier Gourmet et Mathilde Seigner. Tous convaincants et souvent drôles, ils parviennent à transmettre tout l’amour qu’Alexis Michalik a pour ce chef d’œuvre qu’est Cyrano de Bergerac. Le néo-réalisateur a aussi des choses à proposer en termes de mise en scène : il tente quelques audaces visuelles plutôt réussies pour nous rendre le théâtre encore plus vivant. Et son film a également la chance d’être mis en musique parfaitement par Romain Trouillet qui nous offre un Boléro de Ravel magnifique. Que demander de plus ?

R.M.