Downsizing

Downsizing

USA, A. Payne, 2018
Note : 1.5 / 5 – Mauvais

Dans Downsizing il y a deux films. Cela commence par le produit d’appel, la bande-annonce version longue, qui s’appuie sur un univers visuel créatif et un pitch de départ enthousiasmant. Et puis au milieu tout s’arrête ! Comme si Alexander Payne avait fait des concessions pour la première partie en acceptant de lui donner un aspect purement commercial, et avait choisi de faire son film tel qu’il l’entendait dans un second temps. Forcément, le résultat est une catastrophe. On ne peut pas à ce point tromper le spectateur et lui proposer un film à rallonge qui abandonne toutes ces idées de départ pour en développer des nouvelles par la suite, à l’opposé des premières. On voit pourtant où veut en venir Alexander Payne avec les sujets qu’il développe dans un second temps : prise de conscience de la futilité de la richesse et utopies environnementales notamment. Mais le véritable crash du film a lieu quand apparait le personnage de vietnamienne estropiée incarnée par Hong Chau. Avec un accent caricatural ignoble (offert par la version française du film) et à la limite du racisme, il devient impossible de se concentrer un tant soit peu sur ce que raconte ce personnage alors qu’elle est de tous les plans jusqu’à la fin. Comment exprimer des choses pertinentes en affublant un personnage d’un langage clownesque qui nous sort du film ? La question qui se pose est de savoir si le massacre provient directement des choix faits par le réalisateur ou d’un doublage honteux offert par la version française. Trop d’incohérences dans le récit, des longueurs et un personnage qui finit par flinguer le final, Downsizing est le raté de ce début d’année.

R.M.