Colette

Colette

GB/USA, W. Westmoreland, 2019
Note : 3 / 5 – Pas Mal

Le biopic de Colette vaut surtout pour la leçon d’histoire qu’il délivre ceux qui voudront en apprendre un peu plus sur la célèbre romancière française. Le film est d’un grand classicisme et n’a donc rien de très original à proposer en termes de mise en scène, de musique ou de photographie. Les quelques décors parisiens font très toc et la profusion de costumes chatoyants donnent un aspect un peu trop artificiel au long-métrage. Pourtant, pendant une bonne heure, le film parvient à ses fins, déroulant un récit bien construit autour de cette jeune femme qui n’ose s’affranchir de l’homme de sa vie. Cette histoire n’est d’ailleurs pas sans rappeler celle narrée par Tim Burton dans Big Eyes en 2015, et qui voyait le talent artistique d’une femme être accaparé par son mari. Comment parvenir à s’émanciper dans une époque où la place de la femme est si ténue ? C’est donc par cet angle bien choisi que Wash Westmoreland nous raconte les jeunes années de Colette. Keira Knightley fait une Colette parfaitement crédible, sans éclats cependant. La réplique lui est donné par Dominic West, qui semble un peu se chercher et est trop peu convaincant. Malheureusement le scénario se délite petit à petit dans la deuxième heure pour ne proposer plus que des péripéties sans intérêt, qui font traîner inutilement le film en longueur. Au final, on ne retiendra de Colette que son côté instructif, certes passionnant, mais insuffisant pour faire de ce long-métrage un grand et beau film. C’est d’ailleurs, trop souvent, le défaut de bien des biopics.

R.M.