Chocolat

Chocolat

France, R. Zem, 2016
Note : 4 / 5 – Très Bien

L‘histoire de ce clown noir du début du XXe siècle se devait d’être adaptée au cinéma. La popularité de Rafael Padilla, alias le clown Chocolat, était telle à l’époque qu’une expression courante a subsisté jusqu’à aujourd’hui, qui est le fait « d’être chocolat ». C’est dire l’impact qu’a pu avoir cet artiste à une époque où il était possible de représenter un homme noir avec une tête de singe. Roschdy Zem s’essaye donc, non sans mal, à une analyse de la condition des hommes de couleur à cette époque, tout en conservant le regard d’aujourd’hui. Autant dire que l’équilibre était vraiment difficile à trouver, pour ne pas sombrer dans des jugements hâtifs sur une époque aujourd’hui bien révolue. Les deux acteurs qui interprètent le duo de clowns Footit et Chocolat, Omar Sy et James Thiérrée, ont fait un travail remarquable pour reconstituer des numéros de cirques drôles et qui semblent surtout très fidèles aux originaux. James Thiérrée, le petit-fils de Charlie Chaplin, donne parfaitement la réplique à Omar Sy, même si son jeu manque parfois un peu de nuances. Quant à Omar Sy, il confirme, sans surprise, tout son potentiel d’acteur comique et dramatique. Roschdy Zem, de son côté, continue de prouver qu’il est bien meilleur réalisateur qu’il n’est comédien. Le travail sur les décors et les costumes est à mettre en lumière car le film arrive à ne pas faire trop toc. Il ne manque au film qu’un peu plus d’ampleur encore, ce qui aurait pu permettre de composer une fresque historique encore beaucoup plus forte. Mais le contrat est parfaitement rempli car l’histoire du clown Chocolat méritait un tel retour dans la lumière.

R.M.