Big Eyes

Big Eyes

USA/Ca, T. Burton, 2015
Note : 4 / 5 – Très Bien

Les Big Eyes étaient des tableaux peints par Margaret Keane dans les années 60, dont le mari (Walter Keane) s’attribuait la réalisation. Ce dernier, de par son bagout et ses talents économiques, permit à ces peintures d’enfants aux grands yeux de connaitre un grand succès. Seulement, la supercherie ne dura pas, et la jeune femme finit par dévoiler toute la vérité. Tim Burton quitte ici ses terrains de prédilection du gothique et du fantastique pour nous raconter cette histoire authentique, un biopic en quelque sorte, pour notre plus grand plaisir. Il y met en effet des formes toutes particulières : reconstitution kitsch de l’époque, couleurs vives, dialogues ciselés et une petite dose de burlesque. Le film est bien écrit, très agréable à suivre et interprété à la perfection par le savoureux duo Amy Adams – Chritoph Waltz. Ce dernier compose un personnage à plusieurs facettes, excessif, grandiloquent, et surtout mythomane de première. Waltz se régale donc dans l’interprétation de ce beau parleur, délicieux au départ et dont les zones d’ombres se révèlent au fur et à mesure. Le comédien en fait des tonnes et c’est un régal. Amy Adams est toute aussi brillante dans ce rôle de femme soumise et dépassée par les évènements. Tim Burton aborde également avec malice d’autres thèmes que celui de ce couple déchiré, notamment celui du monde de l’art. Il tente une démonstration pleine d’ironie sur le rôle de la critique et de la médiatisation, dans l’évaluation de la valeur d’une toile. Il décrit aussi l’émancipation compliquée des femmes à cette époque. Au final, Tim Burton signe un film très divertissant, plein de pistes de réflexions, et comme toujours visuellement très beau.

R.M.