Bienvenue à Marwen

Bienvenue à Marwen

USA, R. Zemeckis, 2019
Note : 4 / 5 – Très Bien

Robert Zemeckis n’est jamais là où on l’attend et c’est pour cela que le réalisateur américain est si précieux. Ses précédentes réalisations (Alliés, The Walk, Flight) étaient toujours imparfaites mais marquées à chaque fois du sceau de l’originalité. En 2004, il avait déjà été précurseur en développant la technique de performance capture pour Le Pôle Express. Et on sent, dans Bienvenue à Marwen, toute la délectation qu’il a eu à retourner à cette technologie, aujourd’hui parfaitement mature. Et il nous offre un véritable délice visuel, notamment avec des transitions divines entre les séquences en prises de vues réelles et celles en motion capture. Et puis Steve Carell est absolument parfait dans le rôle de Mark Hogancamp, cet homme traumatisé par une agression qui trouve dans l’expression artistique à base de poupées, une thérapie libératoire à ses maux. L’acteur parvient sans problème, à l’image d’un Dustin Hoffmann dans Rain Man, à faire transparaître à l’écran tout ce désarroi et cette peur qui traversent les pensées torturées du bonhomme. En parallèle pourtant, Robert Zemeckis insère des séquences guignolesques à base de poupées délurées, de nazis et de fusillades improbables. Le contraste, surprenant au début, s’avère finalement terriblement divertissant et permet au récit d’avancer efficacement vers un dénouement malin et attendrissant. Le fidèle compositeur du réalisateur, Alan Silvestri, est aussi au rendez-vous pour mettre en musique assez divinement cette jolie histoire, qui ouvre parfaitement l’année cinéma 2019.

R.M.