Battleship Island

Battleship Island

Corée du S., R. Seung-wan, 2018
Note : 3 / 5 – Pas Mal

Ce film sud-coréen a été accompagné d’un joli buzz dans les milieux cinéphiles mais n’a été, dans un premier temps, projeté que dans une seule salle française. La frilosité des distributeurs a montré ce film au public français avait-elle une raison d’être ? Force est de constater que oui. En effet, le film est culturellement très ancré dans l’histoire entre le Japon et la Corée. Tout n’est donc pas facile à appréhender dans les relations entre les différents protagonistes du récit. En tant que spectateur occidental, une autre barrière est celle de la différenciation peu aisée entre les personnages. Il est, en effet, difficile tout au long du film de discerner convenablement la langue coréenne de la langue japonaise. On est aussi peu armé pour différencier physiquement les coréens des japonais, ou des chinois. Ces écueils passés, reste un film spectaculaire, efficace, et à la mise en scène de grande qualité. Les acteurs sont, pour la plupart, convaincants, incarnant des rôles bien écrits et le scénario ne s’avère pas si linéaire que cela. Jusqu’à l’approche du final on suit un père et sa fille (on peut reconnaître un parallèle avec La Vie est Belle de Benigni) dans cette île fortifiée dans laquelle ils sont forcés comme d’autres coréens à travailler dans une mine de charbon. Mais le moment fort, vendu dans la bande-annonce, c’est cette tentative d’évasion incroyable qui clôt le film. Et cette longue séquence peut susciter de l’admiration par sa réalisation soignée et son rythme enlevé, ou peut laisser totalement dubitatif. Sa violence presque hors de propos, des choix musicaux étonnants, et un côté un peu trop grandiloquent, peut facilement laisser le spectateur sur la touche. On regrettera aussi des décors paraissant trop artificiels sur les plans larges ce qui enlaidie certaines séquences alors que d’autres sont, au contraire, très esthétiques.

R.M.