Amanda

Amanda

France, M. Hers, 2018
Note : 4 / 5 – Très Bien

Amanda, est avec Pupille, un des deux films français qui, dans la catégorie drame, mettent en exergue le talent des jeunes réalisateurs français et leur qualité d’écriture. Mickael Hers est le premier à s’attaquer au douloureux sujet des traumatismes post-attentat et il le fait avec brio. Il a choisi de poser son regard sur ces blessures invisibles avec lesquelles vivent les proches de ceux qui ont été touchés dans leur chair. Et en cela c’est une première. Surtout que le cadre parisien qu’il met en scène offre une forte résonance avec les événements du 13 novembre. On peut regretter tout de même le choix de créer un nouvel événement et de le présenter assez maladroitement. Mais l’important n’est pas là. Plutôt dans cette magnifique relation entre deux êtres que rien ne destinait à vivre ensemble. Surtout qu’avec la formidable nonchalance de façade qu’incarne toujours à la perfection Vincent Lacoste, la relation qu’il noue avec sa nièce (la parfaite Isaure Multrier) prend une tournure particulièrement touchante. Deux autres actrices crèvent l’écran : les jeunes Stacy Martin et Ophélia Kolb qui incarnent des femmes bien différentes mais toutes deux modernes et fortes. Mickael Hers ne tombe jamais dans le pathos et ne cherche pas à faire de son récit un tire-larme futile. L’alchimie qu’il parvient à créer entre Vincent Lacoste et sa toute jeune partenaire est particulièrement touchante et transperce l’écran. Comment mieux parler de ces indéfinissables traumatismes et de la forte résilience qu’elle nécessite ? Pas autrement !

R.M.