Interstellar

Interstellar

USA, C. Nolan, 2014
Note : 5 / 5 – Chef d’oeuvre

Attendu depuis près d’un an, Interstellar, de Christopher Nolan, renoue avec du cinéma à grand spectacle, à la fois grandiose, intelligent et fascinant. Film de science-fiction de très grande ampleur, ambitieux, Interstellar est une réussite totale dans tous les domaines : scénario, son, image, musique et mise en scène. Le scénario s’appuie sur des hypothèses scientifiques réelles héritées des théories d’Einstein. Il interroge sur la possibilité des voyages interstellaires et sur les paradoxes temporels qu’ils peuvent induire. Le scénario va jusqu’à aborder la résolution de la théorie du tout, qui réunit gravitation et mécanique quantique. Oui, cela peut paraître un peu abrupt, mais le scénario est d’une complexité toute relative. En effet, au-delà de ces aspects scénaristiques purement scientifiques, c’est l’ampleur gigantesque du résultat visuel et sonore qui rend Interstellar si grandiose. Le film est truffé d’ellipses scénaristiques, qui permettent de se concentrer sur le nécessaire, à savoir le maintien des relations humaines, si difficile à rendre compatibles avec les exigences temporelles des voyages interstellaires. A l’image de Gravity l’an passé, c’est une nouvelle fois le son, encore plus que l’image, qui procure les sensations les plus fortes. Hans Zimmer réalise là une composition d’une profondeur époustouflante. Quant à Matthew McConaughey il est l’acteur sur lequel repose toute l’incarnation du film, et une nouvelle fois il est brillant. Au final, Interstellar procure la sensation primaire d’être prisonnier du temps et de l’espace, et nous interroge sur la capacité de l’Homme à s’éloigner de la Terre à travers les arcanes de l’espace-temps. Éblouissant.

R.M.